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La fraude au kilométrage est une arnaque courante dans le marché des voitures d’occasion qui peut avoir des conséquences graves pour les acheteurs. Sous-estimer le kilométrage d’une voiture revient à dissimuler son usure réelle, ce qui peut entraîner des pannes fréquentes, des coûts de maintenance plus élevés et des risques accrus pour la sécurité du conducteur et des passagers. Acheter une voiture dont le kilométrage a été falsifié expose l’acheteur à des frais imprévus et peut rapidement transformer un bon investissement en gouffre financier.
Les chiffres sont alarmants : on estime que 15% à 30% des véhicules d’occasion en Europe présentent des anomalies de kilométrage. Cela signifie que des milliers d’acheteurs se retrouvent avec des véhicules plus usés qu’ils ne le croyaient. Outre l’usure du moteur, d’autres composants cruciaux comme les freins, les amortisseurs et la transmission sont affectés par l’utilisation réelle du véhicule, impactant directement la sécurité. Acheter un véhicule falsifié représente donc non seulement une perte économique, mais également un danger potentiel sur la route.
Les fraudeurs disposent de plusieurs techniques sophistiquées pour manipuler les compteurs de kilométrage. La méthode la plus répandue implique l’utilisation de valises électroniques ou d’ordinateurs spécialisés, capables de modifier les données enregistrées dans l’ordinateur de bord du véhicule. Ces appareils, souvent utilisés à des fins légales dans les garages, sont détournés pour altérer les compteurs et donner l’apparence d’un faible kilométrage.
Une autre méthode, bien que plus rare, consiste en une intervention manuelle directe sur le compteur du véhicule, notamment pour les modèles plus anciens où le processus de falsification est plus simple. Avec l’avènement des technologies numériques, certaines manipulations sont indétectables lors des contrôles techniques, rendant cette fraude difficile à identifier pour les acheteurs et les professionnels.
Pour éviter de tomber dans le piège de la fraude au kilométrage, il existe plusieurs stratégies permettant de vérifier l’authenticité du kilométrage affiché d’un véhicule d’occasion. L’une des premières démarches consiste à consulter le carnet d’entretien du véhicule. Ce document, mis à jour régulièrement par les garages et les centres de maintenance, permet de suivre l’évolution du kilométrage et de repérer des incohérences. Si une voiture affiche 50 000 kilomètres alors qu’un entretien majeur est noté deux ans auparavant à 80 000 kilomètres, cela révèle une manipulation probable du compteur.
Une autre précaution consiste à exiger les certificats de contrôle technique, surtout ceux datant d’avant la dernière mise en vente. Ces certificats détaillent généralement le kilométrage du véhicule lors de chaque inspection, offrant ainsi une base de référence pour détecter des modifications frauduleuses. En France, les centres de contrôle technique doivent consigner le kilométrage des véhicules qu’ils inspectent, et les acheteurs peuvent obtenir ces données pour vérifier l’historique du véhicule.
Enfin, des bases de données spécifiques permettent de vérifier l’historique des véhicules, notamment des plateformes en ligne qui agrègent des informations issues des garages, compagnies d’assurance, et organismes de contrôle. Grâce à ces bases, il est possible d’obtenir un aperçu complet et fiable de l’utilisation du véhicule.
Face à l’ampleur de la fraude au kilométrage, la législation française et européenne a évolué pour protéger les consommateurs. Depuis plusieurs années, manipuler le compteur de kilométrage d’un véhicule est passible de sanctions pénales. En France, la loi prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 37 500 euros d’amende pour les personnes coupables de falsification de kilométrage. Cette législation vise à dissuader les fraudeurs, mais également à protéger le consommateur et garantir la transparence sur le marché de l’occasion.
Au niveau européen, plusieurs pays appliquent des sanctions similaires, et une harmonisation est en cours pour créer une base de données commune qui enregistrerait le kilométrage des véhicules à chaque contrôle technique, accessible aux acheteurs de tout pays. Cette initiative européenne permettrait de limiter les fraudes transfrontalières, où un véhicule falsifié dans un pays est revendu dans un autre pour échapper aux contrôles locaux.
Pour les acheteurs lésés, des recours légaux existent. Un acheteur ayant découvert une fraude peut entamer des démarches pour obtenir un dédommagement ou, dans certains cas, annuler la vente. De nombreuses associations de consommateurs et des avocats spécialisés accompagnent les victimes dans leurs démarches pour obtenir réparation.